La vie est belle, la vie est belle, la vie est belle…
Depuis très jeune, je me répète régulièrement ces mots, parce que, quoi qu’il arrive, je me dis que tout va bien dans le meilleur des mondes. Candide n’a qu’à bien se tenir, ma vision de la vie est presque toujours positive. Mon approche est assez simple, j’ai un toit sur la tête, je suis en bonne santé, j’ai de quoi mettre à manger sur la table tous les jours, alors pourquoi me plaindrai-je ? Lorsque des petits soucis frappent à la porte de ma vie, je les balaye de la main en me répétant que la vie est belle et que tout ira bien. Cette vision de la vie m’a aidée à dépasser beaucoup de soucis, elle m’a empêchée de sombrer lorsque les événements étaient difficilement supportables. J’ai toujours essayé d’être une personne forte, pour moi, pour mon entourage et encore plus depuis que j’ai des enfants. Je me répétais sans cesse que je ne pouvais me permettre de craquer lorsque les nuages noires assombrissaient ma vie.
Mais voilà, certains événements sont parfois si durs, si cruels, que ma philosophie de vie n’est presque plus suffisante. Ma vie est belle en comparaison de millions de somaliens qui subissent la famine. Alors oui, je me considère comme privilégiée au regard des familles qui fuient la guerre ou simplement de la personne forcée de mendier au coin de la rue pour se nourrir. Mais parfois, parfois, je n’arrive pas à voir au-delà de ce nuage noire qui obscurcit ma vie.
Un événement douloureux m’a frappée il y a peu de temps. La violence de la nouvelle était telle que, j’avoue, je me suis écroulée, pour la seconde fois de ma vie, je me suis écroulée pendant 2 ou 3 jours. Je n’arrivais plus à me nourrir, je n’arrivais plus à faire quoi que ce soit. Je ne faisais que pleurer… Il me fallait accuser le choc. J’avais l’impression de m’être pris un mur en roulant à 250 km/h. Vous imaginez la violence de l’impact ? Et bien mon esprit a subit cette même violence. Le pouvoir de l’esprit est fort et s’il décide de ne plus agir, le corps ne suivra malheureusement pas…
J’ai alors légèrement saisie ce que pouvaient ressentir ces personnes qui ne se nourrissent pas, celles qui souffrent notamment d’anorexie. Phénomène, que, je vous l’avoue, je n’arrivais pas à comprendre, même si je compatissais à cette douleur, à ce mal être qui se traduit physiquement. Je comprends aujourd’hui, qu’en se sentant mal, l’on puisse refuser de s’alimenter. Pour ma part, la force me manquait, l’envie de ne plus rien faire m’envahissait…
C’est à ce moment là, précisément, que les choses tournent de manière positives ou négatives. C’est à ce moment précis, clé, que l’on décide de se relever ou de sombrer. Et c’est à ce moment qu’il faut rassembler toutes les forces qu’il nous reste pour se battre. Se battre tout d’abord contre soi-même afin justement, de ne pas sombrer. Se battre pour ceux qui vous entourent et les aider à surmonter cette tragédie et trouver des solutions pour que tout le monde puisse aller de l’avant.
Alors je me suis battue, d’abord avec moi même. Et c’est certainement cette bataille qui fut la plus difficile, mais je me suis relevée et j’ai affronté les épreuves pour aider ceux qui en avaient encore plus besoin que moi. C’est difficile, ça l’ait encore aujourd’hui car le problème n’est pas résolu, mais j’ai décidé de me battre car rester à terre n’apportera rien.
La vie est belle, mais elle est parfois cruelle. Elle a ses hauts et ses bas, mais c’est parce que la vie est imprévisible, elle est faite de changements et de bouleversements. Mais l’être humain est fort et n’est pas seul.
Accrochez-vous à la moindre petite branche qui vous empêchera de sombrer. Cela peut être un ami, la famille, le sport… Toute chose qui vous aidera à aller de l’avant. Ne vous étonnez pas si vous ne vous relevez pas en 30 secondes, chacun doit le faire à son rythme, le principal est d’aller de l’avant !
Alors si un jour, vous vous prenez une claque par la vie, ne la laissez pas faire, battez vous !