J’ai toujours aimé être mince. J’utilise le verbe aimer car être mince était un fait, je ne le cherchais pas spécialement, je n’ai jamais entamé de régime et le sport était pour moi une pratique dont je ne m’approchais jamais. A tel point que je trouvais toujours des excuses pour sécher les cours d’EPS à l’école. La nature m’a dotée d’un métabolisme capable de brûler les calories, peut être, un peu plus vite que pour d’autres personnes. Il faut également dire que je n’étais pas du genre à m’empiffrer non plus, je mangeais de manière assez raisonnable, des quantités raisonnables et la bonne cuisine méditerranéenne de ma Maman. Je me suis donc habituée à ma silhouette filiforme jusqu’à très longtemps. Mais le temps passe, et les enfants arrivent. Je n’ai pas chômé de ce côté là et j’ai fait subir à mon corps, 3 grossesses qui ont abouti sur mes 3 merveilleux enfants. Des grossesses que j’ai détestées ! J’attendais avec impatience ma première grossesse, sentir la vie en soi, j’en ai fait une montagne ! Le moment est soit, important et j’ai eu du mal à réaliser qu’un petit être, ma petite princesse, était en moi, avec moi, à chaque moment de ma vie pendant 9 mois. J’ai apprécié la voir à chaque échographie, j’ai adoré la sentir bouger et voir des formes apparaître sur mon ventre à chaque mouvement, mais j’ai détesté me voir grossir, j’ai détesté ne plus rentrer dans mes vêtements, ne plus voir mes pieds. Je ne supportais plus la silhouette que le miroir me renvoyait, moi qui ai toujours été fine, j’étais totalement difforme (sans parler des nausées jusqu’au 7éme mois et de tous les autres désagréments…). Certaines mamans doivent hurler en lisant ces lignes, mais c’est comme ça, j’ai détesté la première, la seconde et la troisième grossesse !
Tout cela pour en venir au fait, que pour la première fois de ma vie, il a fallu évacuer des kilos superflus. Et je voulais que cela aille vite la première fois, car impossible de me faire à ce bidon persistant, même aprés l’accouchement. Moi, naïve, qui avait mis un pantalon taille 36 dans ma valise d’accouchement… Alors j’ai commencé à courir et à faire attention à mon alimentation et mes 10 kg en trop, souvenir de ma grossesse, avaient disparus en 3 mois. J’étais à nouveau mince et cela me convenait ! Alors j’abandonnais le sport, je continuais à manger équilibré, mais me goinfrais de gâteaux au chocolat bien gras et bien sucrés, un peu trop souvent. Puis un petit garçon vient rejoindre sa sœur et un petit dernier quelques années plus tard. C’est à ce moment là que mes petits kilos en trop s’était installés et ne voulaient plus me quitter. Rien de grave en soit, mais ces 3 kg en trop, ce petit bidon qui débordait du ventre me gênait, terriblement…
Je me suis alors décidée à me remettre au sport, pour avoir un « corps de rêve », si tenté qu’il existe, et me sentir bien dans ma peau. Le sport faisait alors partie intégrante de ma vie, pas un jour ne se passait sans que je cours, travaille mes ados ou mes fessiers. Cela était devenu une obsession, j’avais des remords lorsqu’une journée n’avait pas eu son quota d’exercices.
Mais la réalité reprends parfois les choses en main, le travail et les enfants peuvent être prenants, très prenants. Et il faut l’admettre, il y a certaines priorités dans la vie que de faire du sport. Lorsqu’un enfant est malade, lorsque vous avez des deadline à respecter au travail, vous sacrifiez votre séance quotidienne.
Et là, vous avez soudainement l’impression que les kilos vont s’installer, que vous deviendrez énorme et que vous pouvez définitivement dire Adieu au sixpack tant rêvé, la tablette de chocolat n’apparaitra jamais… Vous désespérez et entrez dans un cercle vicieux qui risque d’aller de la déprime à la dépression due à une obsession d’un corps parfait, comme on peut les voir sur certains profiles d’Instagram où les femmes exhibent fièrement leur jolie tablette et des fesses bien rebondies !
Alors un jour, je me suis dis tant pis ! Tant pis si mes ados ne sont pas ceux que j’aimerai avoir, tant pis si mon corps ne ressemble pas à celui de Kayla Itsines ! Je ne suis pas parfaite, mais ce n’est pas grave. Pour le moment, je suis débordée et ai dû mal à sortir la tête de l’eau, alors effectivement je fais moins de sport que ce que j’aimerai réellement mais cela ne m’empêchera pas d’y revenir de manière plus intense lorsque les choses se tasseront.
Le principal est que je me sente bien dans ma peau, j’ai accepté de me voir telle que je suis aujourd’hui. Cela ne m’empêche en rien de continuer à courir ou à faire quelques séances de fitness car j’en ai besoin psychologiquement. Courir est un véritable exutoire. Le running m’aide à me dépasser au quotidien, à avoir un mental d’acier et à me maintenir en forme.
Alors n’essayez pas de brûler les étapes en vous en imposant toujours plus. Trouvez votre rythme de croisière, le but n’est pas de vous surmener ou de vous culpabiliser, mais de vous aider à vous sentir bien sur le long terme et pas seulement vous bâtir un corps de rêve pour cet été !