Quand nos enfants s’en vont : entre joie, larmes et souvenirs

La rentrée arrive à grands pas. Cette année est un peu particulière. Parce que cette année, je vais devoir me séparer de l’un de mes bébés, devenu grand. Alors que je suis en plein dans la recherche d’un studio, les 2 autres se disputent déjà pour qui récupérera la grande chambre qui deviendra vacante d’ici peu. Oui, nos bébés qu’on cajolait hier encore deviennent de grands oiseaux. Et avouons-le : notre cœur de maman fait les montagnes russes.

Parce qu’on les aime à la folie, on voudrait les garder sous notre toit jusqu’à 40 ans (je sais j’abuse un peu!). Mais soyons honnêtes, parfois, on est contente de les voir filer. Moins de linge qui traîne, moins de disputes pour la télé, moins de sandwichs à trois heures du matin. Bref, un peu de calme retrouvé, celui qui n’a plus fait son apparition depuis le premier boutchou accueilli à la maison. Ceci dit, je suis sure que le silence à la maison, ça fait du bien deux jours. Après, ça va fait drôle. Et forcément ce jour arrivera, même si ce n’est pas le cas ici, puisque j’en ai encore 2 qu’il faudra chasser un jour ou l’autre ;). Parce qu’être maman, c’est une grosse partie de moi, même si je ne me résume pas à cela. Il faut admettre qu’une bonne partie de ma vie tourne autour d’eux/elle. Cette part, je l’ai réduite avec le temps car ils/elles ont grandis et que je me devais de ne pas perdre de vue celle que j’étais/je suis, avant d’être mère.

Évidemment, ils ne partent pas seulement pour nous laisser la télécommande. Ils s’en vont construire leur vie. Trouver un logement minuscule mais “super stylé”, manger des pâtes trois fois par semaine, apprendre à utiliser une machine à laver. Oui, ils doivent tomber et se relever seuls, comme lorsqu’ils apprenaient à marcher. La différence ? Cette fois, ils tomberont peut-être en ratant un examen ou en oubliant de payer le loyer.

Et nous, on doit résister. Résister à l’envie d’appeler tous les soirs pour demander : “Tu as bien mangé ?”. Résister à l’envie de leur envoyer un colis hebdomadaire rempli de plats maison. Résister surtout à l’envie de débarquer sans prévenir “juste pour voir si tu es vivant”. Parce qu’à 18 ans, ils préfèrent apprendre à survivre seuls plutôt que recevoir maman.

En réalité, le plus dur, c’est de lâcher prise. On se dit qu’on va avoir du temps pour soi, retrouver de la liberté. Mais soyons honnêtes : cette liberté est un peu mensongère. Parce que même quand ils ne sont pas là, ils squattent notre tête. On s’inquiète : “Est-ce qu’il mange ? Est-ce qu’il dort ? Est-ce qu’il s’est souvenu que l’eau chaude coûte cher ?”.

Alors oui, parfois on jubile. Moins de lessives. Moins de sacs de sport qui puent dans l’entrée. Moins de “maman, t’as vu mes baskets ?”. Mais le cœur, lui, fait un peu mal. Parce qu’on sait que c’est la fin d’une époque. Notre rôle change. On n’est plus la maman qui gère tout. On devient la maman qui conseille de loin, en priant pour qu’ils écoutent au moins un petit bout.

Le plus beau dans tout ça, c’est la fierté. Les voir prendre leur envol, même maladroitement, c’est magique. On réalise qu’on a fait du bon travail. Et qu’au fond, ils reviendront toujours. Pour les vacances, pour les lessives, pour le frigo rempli. Bref, pour maman.

Alors, entre rires et larmes, une chose est sûre : laisser partir son enfant, c’est le plus grand des cadeaux. On les libère pour qu’ils deviennent adultes, même si notre cœur voudrait les garder petits. Et avouons-le… on garde quand même une clé de secours de leur futur appartement. On ne sait jamais.

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