
Quand on pense au Maroc, en tant qu’étranger, c’est souvent Marrakech qui nous vient en tête. Pourtant le Maroc, c’est un pays aux multiples facettes avec d’autres villes merveilleuses et une culture qui ne s’arrête pas à Kech ! Comme beaucoup, c’est la première ville que j’ai visité au vMaroc, et j’y suis retournée à plusieurs reprises. Ses couleurs, ses riads et ses saveurs nous poussent à y revenir encore et encore. Marrakech, c’est un dépaysement total. Du moins, du côté de la vieille ville ! J’ai adoré me promené dans ses ruelles, acheter des épices au souk et me perdre dans ses magasins. Comme j’ai adoré me prélasser dans les riads et me coire dans un conte des milles et une nuits. Mais quand on parle avec des locaux, la réalité est toute autre. Le tourisme est un source de revenu non négligeable pour la ville, mais le respect de ses habitants par les touristes devrait aller de soi. L’installation importante des étrangers a eu un impact catastrophique sur le coût de la vie et l’immobilier. Voyons ensemble !

Son histoire
Commençons par son histoire.Fondée en 1071 par les Almoravides, elle devint rapidement une capitale militaire et religieuse. Ses remparts rouges, toujours visibles, lui donnèrent le surnom de ville rouge, symbole encore présent aujourd’hui. Sous les Almohades puis les Saadiens, la cité connut un véritable âge d’or. La mosquée Koutoubia, les tombeaux saadiens et plusieurs palais témoignent encore de cette prospérité. Puis, quand Fès et Rabat prirent le relais comme capitales, Marrakech perdit son rôle politique. Mais sa médina resta un centre vivant de commerce et de spiritualité.


Entre tradition et modernité
Au début du XXe siècle, la colonisation française transforma la ville. Le quartier moderne de Guéliz fut aménagé avec boulevards et bâtiments européens. Dès lors, Marrakech sut combiner traditions séculaires et modernité. Très vite, écrivains et voyageurs tombèrent sous le charme de ses souks, de ses jardins et de la célèbre place Jemaa el-Fna, aujourd’hui classée au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Puis, à partir des années 1960, le tourisme s’imposa comme moteur économique. Les riads furent restaurés, les hôtels de luxe se multiplièrent et Marrakech devint progressivement la capitale touristique du Maroc, attirant des millions de visiteurs chaque année.


Un climat ensoleillé et contrasté
Le climat de Marrakech contribue largement à son succès. La ville bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel presque toute l’année, attirant ainsi des visiteurs en quête de chaleur. Les étés sont particulièrement chauds, avec des températures pouvant dépasser les 40 degrés. Les hivers, eux, restent doux et agréables, idéals pour flâner dans la médina. La proximité des montagnes de l’Atlas offre également une fraîcheur bienvenue et permet des excursions variées., notamment à Kénitra. Ce contraste entre chaleur désertique et douceur montagnarde fait partie du charme unique de Marrakech.

Les impacts sur les habitants
Cette transformation a profondément changé la vie locale. Les prix de l’immobilier ont flambé, rendant la médina inaccessible à de nombreuses familles. De nombreux riads ont été rachetés par des investisseurs étrangers, transformés en maisons d’hôtes haut de gamme. Par ailleurs, le coût de la vie a augmenté, et plusieurs commerces traditionnels ont disparu au profit de boutiques destinées aux visiteurs. Le tourisme génère une activité économique importante, mais l’emploi reste souvent saisonnier et précaire. Les Marrakchis profitent de cette ouverture internationale, mais ils subissent aussi une pression croissante sur leurs modes de vie quotidiens.

Les défis environnementaux
Le succès touristique entraîne également des conséquences écologiques. Située dans une région aride, Marrakech souffre d’un manque chronique d’eau. Pourtant, la multiplication des piscines, golfs et complexes hôteliers accentue cette pression. La surfréquentation génère aussi une augmentation des déchets, de la pollution et de la consommation énergétique. De plus, l’expansion urbaine menace les terres agricoles environnantes et modifie les paysages traditionnels. Face à ces enjeux, la ville tente de s’adapter. Certaines initiatives favorisent l’écotourisme, la rénovation durable et la gestion raisonnée des ressources. Marrakech se trouve désormais à un tournant décisif : préserver son patrimoine et son environnement tout en restant une destination incontournable.


