Un rythme qui change naturellement
Chaque année, l’arrivée de l’automne m’apporte une impression particulière. Les journées raccourcissent, la lumière change, le rythme aussi. Alors que l’été nous pousse vers l’extérieur, l’automne nous rappelle doucement qu’il est temps de rentrer chez soi. Pourtant, dans nos vies souvent bousculées, ce ralentissement n’est pas toujours évident à accueillir. J’avoue, j’ai toujours beaucoup de mal à accepter l’intallation du froid et le soleil qui se fait de plus en plus rare.
En effet, la rentrée installe son lot de rendez-vous, de devoirs, de réunions et de repas à préparer. La tentation est grande de courir après chaque minute, de vouloir tout gérer sans souffler. Pourtant, l’automne nous souffle un autre message. Les arbres se dépouillent de leurs feuilles, comme une invitation à se délester aussi de ce qui encombre. On devrait toutes et tous suivre l’exemple de la nature. Sans aller jusqu’à hiberner, on devrait ralentir. Se reposer, avoir des moments d’introspection ou simplement se concentrer sur nous-mêmes. Mais la vie nous en empêchent souvent. Et pourtant, il est nécessaire de cheminer vers ce relâchement ou du mois, ralentir un peu.

Le pouvoir des petits rituels
En fait, je me rends compte que ce ralentissement est presque vital. Nos corps réclament du repos après la frénésie estivale. Les enfants eux-mêmes semblent plus fatigués, plus fragiles face aux premiers microbes. Et si, plutôt que de lutter contre ce rythme naturel, nous décidions d’accompagner ce mouvement ?
Par exemple, j’aime instaurer de petits rituels simples. Allumer une bougie au moment du goûter, préparer une soupe réconfortante ou écouter la pluie tomber. Ce sont de minuscules gestes, mais ils créent une atmosphère rassurante. Ils transforment une soirée banale en moment précieux. Et surtout, ils rappellent que la maison peut devenir un refuge bienveillant.
De plus, ralentir ne signifie pas forcément tout arrêter. Quoi qu(il en soit, je pense que c’est impossible pour la plupart d’entre nous. Cela peut être choisir avec soin ce qui mérite notre énergie. Dire non à certaines sollicitations permet d’ouvrir du temps pour l’essentiel. C’est un apprentissage difficile, surtout quand on jongle entre parentalité et travail. Mais chaque fois que je réussis à dire non, je me sens plus légère.

L’automne pour se retrouver en famille
Par ailleurs, l’automne est aussi une période idéale pour se recentrer sur soi. Lire quelques pages le soir, marcher sous les arbres rougis, noter ses pensées dans un carnet. Ces instants créent un espace intérieur, nécessaire pour ne pas se perdre dans le quotidien. Ils aident à se reconnecter avec ses envies profondes, souvent étouffées par le bruit ambiant.
Ce ralentissement profite également aux enfants. Quand le rythme familial se détend, ils trouvent eux aussi plus de sérénité. Une promenade sans objectif, un film regardé ensemble sous un plaid, une discussion sans écran. Ces moments tissent des souvenirs. Ils construisent une complicité qui ne naît pas dans la course, mais bien dans la disponibilité.
L’automne comme saison de transformation
Finalement, l’automne n’est pas une saison triste comme on l’entend souvent. Il peut devenir une saison de réconfort et de transformation. Il nous enseigne que tout ne peut pas fleurir en même temps, que certaines étapes nécessitent un temps calme. Et si nous acceptions de suivre ce rythme, nos journées gagneraient en profondeur.
Alors, ce que je retiens chaque année, c’est cette phrase intérieure : tu n’as pas besoin de tout faire. Tu peux ralentir, t’autoriser à respirer et à savourer. L’automne n’est pas une contrainte, c’est un guide discret qui nous montre une autre manière de vivre.