Il y a des villes où l’on boit du café, et puis il y a Londres. Ici, aller dans un coffee shop est presque un rituel quotidien, une respiration dans le rythme effréné de la ville. Chaque fois que j’y mets les pieds, j’ai la sensation de pousser la porte d’un petit monde à part : un refuge, un atelier, un laboratoire, parfois même un salon de thé revisité.
C’est cette diversité — et cette chaleur inattendue — qui me fait tant aimer les coffee shops londoniens.


Les coffee shops : une culture café qui raconte quelque chose
Ce qui me frappe toujours, à Londres, c’est la manière dont le café devient une conversation. On ne commande pas un simple cappuccino : on discute, parfois quelques secondes, parfois trois minutes, du type de grain, de l’origine, de la torréfaction.
Un barista m’a déjà expliquée pourquoi il préférait les grains éthiopiens « pour leur côté floral et joyeux ». Une autre s’est installée à ma table pour parler de la France (et oui, mon accent ne trompe personne 😉 Et moi, j’adore ça : cette façon spontanée de mettre des mots sur un goût, d’inviter le client dans l’histoire du café. Ou simple de venir partager un moment ensemble.
Et pourtant, Londres reste aussi la ville du thé. Dans certains coffee shops, on voit presque plus de théières que de tasses à espresso. On peut y boire un chai latte maison parfumé aux épices, un Earl Grey servi comme dans un salon victorien ou encore un matcha d’une qualité que je ne trouve presque jamais ailleurs.
J’aime cette cohabitation : comme si la tradition britannique et l’audace du specialty coffee avaient décidé de s’entendre dans le même lieu.




Des coffee shops qui ont chacun une personnalité forte
Londres n’a pas « des » coffee shops. Elle a des personnalités.
Il y a ces micro-torréfacteurs où l’on sent l’odeur du café dès qu’on entre. Les machines ronronnent doucement, la musique est presque toujours discrète, et les clients parlent bas comme s’ils respectaient un certain rituel. J’adore m’y attabler le matin, quand la ville se réveille et que le barista me lance un sourire complice. C’est dans ces endroits que j’ai bu certains de mes meilleurs flat white.
À l’opposé, il y a ces cafés cosy, remplis de plantes, de coussins, avec des tables en bois où l’on peut rester travailler ou rêver. J’ai passé des après-midis entières à y travailler ou à feuilleter un livre. Ce sont des lieux où le temps ralentit, où personne ne vous presse, où un simple latte devient un prétexte pour se poser.
Et puis il y a les cafés typiquement anglais, ceux qui ressemblent presque à des salons de thé. Moquette épaisse, théière en porcelaine, carrot cake maison… J’aime y aller quand je veux me reconnecter à la tradition anglaise, celle qui n’a pas peur d’être un peu désuète, mais toujours réconfortante.
Parfois, Londres mélange tout ça : un coffee shop qui est aussi une librairie, un café qui accueille des expositions, ou un lieu où l’on torréfie le café derrière une vitre tout en servant des scones encore tièdes. C’est ce côté inventif, presque ludique, qui me charme autant. Je vous conseille également de découvrir les coffee shop intégré aux musées, ils sont généralement majestueux !


Les gâteaux qui donnent envie de revenir
J’avoue, je ne vais pas dans les coffee shops londoniens seulement pour le café. J’y vais aussi… pour les gâteaux. Et s’il y a bien une chose que Londres fait mieux que beaucoup d’autres villes, c’est cette générosité dans la pâtisserie.
Mon classique absolu reste le carrot cake, moelleux et parfumé, avec cette couche épaisse de cream cheese qui fait toute la différence. Juste derrière, il y a le banana bread, souvent vegan, légèrement grillé, que je commande presque machinalement dès que je le vois. Et puis les lemon drizzle cakes, brillants et acidulés, ou encore les scones servis avec de la clotted cream — un délice qui n’existe vraiment qu’en Angleterre.
Ce que j’aime aussi, ce sont les pâtisseries modernes : cookies épais façon New York, cinnamon rolls fondants, brownies décadents… Vous pouvez me laisser dans un coffee shop londonien pendant une heure, et je finirai forcément par craquer pour quelque chose.
Il y a un vrai équilibre que Londres maîtrise très bien : on peut trouver des options pur plaisir, mais aussi des alternatives plus légères, souvent gluten free ou vegan, sans que cela soit mis en avant de manière artificielle. C’est naturel, simple, intégré.


Pourquoi ces lieux me touchent autant
Quand je repense à Londres, ce ne sont pas les grands monuments qui me reviennent en premier. Ce sont les cafés.
Un matin pluvieux à Shoreditch, un cappuccino prise sur un banc à Soho, une part de banana bread dégustée dans un calme absolu à Hampstead… Les coffee shops sont devenus mes points d’ancrage dans cette ville immense, mes moments de pause, mes petites bulles de douceur.
Ils reflètent aussi quelque chose de profondément londonien :
une ville qui change vite, mais qui sait garder des lieux chaleureux, humains, parfois un peu improvisés, où l’on peut entrer seul sans jamais se sentir seul.
Et c’est pour cela que je les adore.

