Ce matin, j’ai failli hurler à cause d’une bêtise dont généralement, on ne parle pas. Mais ce matin,, cette petite chose a fait sortir le pire de ce que je suis. Je déteste hurler, je déteste m’énerver et globalement, j’arrive à relativiser et garder mon calme. Mais parfois, ça pète, et ça pète pour pas grand chose…
Ce matin, c’était le couvercle de ma boîte à thé matcha qui faisait des siennes. Elle ne voulait pas s’ouvrir, j’ai insisté, mais toujours rien. Habituellement, je n’ai aucun soucis avec, mais ce matin, elle a décidé de faire des siennes. Alors au bout d’un moment, je me suis énervée, j’ai tiré trop fort et j’ai renversé pas mal de matcha. Ce thé coût assez cher et par dessus le marché, il venait du Japon, un cadeau de ma nièce. Autant vous dire que, sans prévenir, j’ai ressenti une vague de frustration intense. Pourtant, ce n’était qu’un peu de thé, il n’y avait pas mort d’homme…

Une charge mentale trop intense
En réalité, cette colère soudaine venait d’ailleurs. Elle ne concernait ni le thé, ni le couvercle têtu. Elle venait d’une accumulation de petites tensions invisibles. Une nuit trop courte, des enfants qui ne m’écoutent pas, de la vaisselle sale dans l’évier (encore…), un message assez urgent resté sans réponse… En gros, une charge mentale en hausse. Tout cela ne trouve jamais sa place dans l’agenda. Alors, parfois, c’est le quotidien qui parle à notre place.
C’est souvent ainsi : une contrariété minuscule fait déborder un vase rempli de silences, de non-dits et de fatigue. Ce matin, ce n’était pas le couvercle le problème. Cela aurait pu être n’importe quelle petite contrariété. En réalité, c’était le rythme effréné, les attentes permanentes, les mille choses à penser alors même que j’ai à peine ouvert les yeux. Le thé matcha, c’était la goutte de trop. Ou comme je dis souvent à mes enfants, la cocotte qui est trop sous pression.
Dans ces moments, on se sent ridicule. On sait que l’objet de notre colère est dérisoire. Pourtant, l’émotion est bien réelle. Et si elle surgit pour si peu, c’est qu’on a négligé quelque chose. Ce genre de mini crise est souvent un appel à ralentir, un signal discret que notre équilibre vacille.
Un épuisement intérieur
Il faut dire que le quotidien ne laisse pas beaucoup de marge. On enchaîne les tâches avec sérieux, parfois sans jamais lever les yeux. On avance tête baissée, jusqu’au moment où un détail nous fait exploser. Ce détail devient alors le miroir grossissant de notre épuisement intérieur. Et ce miroir, on préfèrerait souvent ne pas le regarder.
Mais peut-être faut-il au contraire l’écouter. Non pas pour culpabiliser d’avoir réagi vivement, mais pour comprendre ce que cela révèle. Ces contrariétés disproportionnées nous rappellent que nous ne sommes pas des machines. Elles nous rappellent aussi qu’il est urgent de nous accorder un moment, même court, pour souffler.
Changer de point de vue
Depuis ce fameux matin, j’ai décidé de changer de perspective. Quand un imprévu me met hors de moi, j’essaie de voir ce qu’il cache. Est-ce un besoin de repos ? Une tension refoulée ? Un manque de douceur dans la journée ? Je ne trouve pas toujours la réponse, mais poser la question me fait déjà du bien.
Mais bon, soyons honnête, des moments comme ça, il y en aura d’autres, parce que je suis tout simplement humaine. Alors j’accepte que parfois, je pète les plombs. La crise est légère et passagère, je le sais. Cela ne m’empêche pas de me remettre en cause parce que vraiment, je n’aime pas ces moments. Mais ces passages me permettent aussi de voir qu’il y a quel
Alors oui, j’ai râlé à cause d’un yaourt. Mais cette contrariété m’a offert une vraie pause. Elle m’a permis de m’écouter plutôt que de m’accuser. Et c’est peut-être ça, la vraie leçon : accueillir les petites colères avec tendresse, comme des messages déguisés.